Karaoké Révélations – Interview Miss Lauver

Animer des soirées karaoké, quel beau métier !

Je crois que c’est ce que tous les animateurs vous diront.

Et ce qui est chouette, c’est que de la même façon que chacun d’entre eux a sa façon bien à lui d’animer, chacun apprécie cette activité pour des raisons différentes !

Dans cette interview, Miss Lauver (Laurence Vergier), animatrice karaoké en région Provence Alpes Côte d’Azur, nous livre SA vision de l’animation karaoké.

Elle y donne plein de conseils utiles aux chanteurs de karaoké comme aux animateurs débutants.

Découvrons ça ensemble dans ce premier épisode de la série d’entretiens Karaoké Révélations !

Laurence Vergier, alias Miss Lauver, est la première invitée de la série d'interviews Karaoké Révélations

Transcription de l’interview avec Laurence Vergier (Miss Lauver)

00’47 : Le parcours de Miss Lauver

Alex Willocquet : Bonjour Laurence.

Laurence Vergier : Salut Alex.

Alex Willocquet : Écoute, merci beaucoup de te prêter au jeu de cette interview. Ce que je te propose, c’est de démarrer tout de suite en te présentant. Ta mission, c’est de le faire en deux minutes top chrono. Si tu peux nous expliquer un petit peu qui tu es et surtout comment tu es devenue animatrice de karaoké.

Laurence Vergier : Qui je suis ? Ancienne secrétaire médicale reconvertie dans l’événementiel. Donc, DJ, animatrice Blind Tests et animatrice de karaoké. C’est un suivi familial de père, frère, sœur. J’ai pris la relève en 2020. C’est plutôt simple. Comment je suis devenue animatrice de karaoké ? Au final, tu fais des événements, tu places des gens et tu sais que tu peux le faire. On te demande dans des soirées de le faire et tu te prêtes au jeu pour dépanner et puis après, au final, tu te rends compte que c’est sympa à faire. Alors, tu continues.

Alex Willocquet : Ok. C’est vrai que souvent, il y a une forte demande. Ok, très bien, c’est clair. Merci. Pour te connaître encore un peu mieux, est-ce que tu peux nous dire, toi, est-ce que tu as une chanson de karaoké que tu préfères chanter à titre personnel ?

Laurence Vergier : Celle que je chante la plus souvent, c’est Zombie, de Cranberries.

Alex Willocquet : Ok, d’accord. Oui, j’aime bien aussi. Il y a une version un peu plus rock, j’ai vu récemment, que je voulais essayer, je ne l’ai pas encore faite, mais oui, très sympa.

Laurence Vergier : Elle est sympa aussi.

02’18 : 2 conseils pour chanteurs débutants

Alex Willocquet : D’accord. Et alors maintenant, quel conseil tu pourrais donner à quelqu’un qui a peur de monter sur scène, donc un chanteur de karaoké, mais qui a peur de se lancer ? Est-ce que tu as des conseils que tu pourrais lui donner ?

Laurence Vergier : Faire le vide, pas regarder autour de soi, se mettre un peu dans sa bulle. Faire comme si on chantait sous sa douche, en fait. Et se faire plaisir. Tout simplement, se faire plaisir.

Alex Willocquet : Ok, ça marche. C’est vrai que ça dépend sûrement un peu de la configuration de la salle. Il y a des fois où c’est plus facile de faire abstraction du public que d’autres, mais c’est vrai, oui.

Laurence Vergier : Après, moi, je ne pense pas à monter forcément sur scène. Les gens peuvent chanter de là où ils sont, s’ils veulent rester à leur table, assis dans leur coin, pourquoi pas ?

Alex Willocquet : Ok, ça, ça peut être une bonne option pour ceux que ça impressionne un petit peu. Ok, ça marche. Toujours dans la même idée, si on s’intéresse à des chanteurs plutôt débutants, est-ce que tu vois des chansons que tu leur recommanderais s’ils te demandent un coup de main, qu’ils disent: « J’aime bien chanter, mais je ne sais pas quoi chanter ». Est-ce que tu vois des chansons qui te paraissent plus accessibles ?

Laurence Vergier : Déjà, rester dans la chanson française, c’est le plus simple. Et surtout, des répertoires très connus. Claude François, des trucs où ce n’est pas des chanteurs à voix, on va dire, France Gall, des trucs où il n’y a pas vraiment à forcer sur la voix. On n’est pas là pour montrer la performance vocale. On est là pour se faire plaisir et puis chanter des chansons qui ambiancent. Gilbert Montagné, tout ça, c’est des chansons qui ambiancent, qui sont simples, que tout le monde connait et on n’a même pas besoin de les connaître par cœur. Après, celui qui veut chanter du Céline Dion, c’est un peu plus compliqué, mais dans tous les cas, s’il se fait plaisir, c’est bien.

Alex Willocquet : Oui, tout à fait. Je pense que c’est un bon conseil parce que je pense qu’effectivement, pour se mettre en confiance, c’est intéressant de sentir, je trouve, que les gens autour s’intéressent à ce que tu chantes et donc partir sur quelque chose de populaire, une chanson française et populaire, c’est sûrement un bon plan.

03’01 : Le style d’animation karaoké de Miss Lauver

Alex Willocquet : Ok, ça marche. Si on s’intéresse maintenant un petit peu à l’organisation de tes sessions karaoké, comment tu prépares tes sessions karaoké ? Est-ce que tu as des rituels spécifiques, des choses que tu fais tout le temps ? Comment tu fonctionnes ?

Laurence Vergier : Non, pas du tout. La seule chose que je fais, à la rigueur, c’est ouvrir le bal, comme on dit, pour faire la première chanson, pour que les gens puissent se jeter à l’eau et qu’ils n’aient pas peur de se dire: « Non, moi, je ne vais pas chanter la première ». Donc, ouvrir le bal et puis ou chanter seule, ou simplement mettre une chanson que tout le monde peut chanter ensemble.

Alex Willocquet : D’accord. Ok.

Laurence Vergier : Au plus simple.

Alex Willocquet : Ok, ça marche. Simple et efficace ! Maintenant, si tu devais décrire ton style d’animation à toi en trois mots, qu’est-ce que tu choisirais ?

Laurence Vergier : Mon style d’animation… Déjà, il faut que ce soit drôle. Il faut que ce soit familial et amical. Il n’y a pas de barrière entre l’animateur et les invités, on va dire. Et après, ouais, festif.

Alex Willocquet : Ouais, OK. Ok, ça marche. Parfait. Est-ce qu’il y a une chanson de karaoké qu’on t’a trop souvent demandée ?

Laurence Vergier : Les Lacs du Connemara.

Alex Willocquet : Ouais, OK.

Laurence Vergier : Ça revient en permanence.

Alex Willocquet : Ouais, tout à fait. Et le rythme n’est pas forcément aussi simple que ce qu’on pense.

Laurence Vergier : Mais comme les gens s’amusent tellement, en fait, c’est un morceau que les gens adorent parce que justement, il est festif.

Alex Willocquet : C’est un bon truc à chanter en groupe, ça, c’est sûr. C’est vrai que c’est sympa.

Laurence Vergier : Oui, voilà, exactement. Ce n’est pas pour faire de la performance vocale, c’est pour faire du côté festif, on s’amuse, on danse. C’est ce qui est bien, c’est que ça réunit tous les petits groupes qui sont présents. Tous les gens se collent les uns aux autres et c’est plus sympa.

Alex Willocquet : Ça peut être une bonne chanson, je trouve, pour terminer. Typiquement, une session fin de soirée, ça peut être sympa, mais c’est vrai que ça revient souvent, donc je peux comprendre le côté… On aime bien changer aussi en tant qu’animateur, on aime bien avoir des choses un peu différentes aussi.

Laurence Vergier : C’est ça.

Alex Willocquet : Et est-ce que tu aurais des anecdotes amusantes, des choses qui se sont pas passées comme prévu lors d’une de tes soirées ? Est-ce que tu as quelque chose que tu peux partager avec nous ?

Laurence Vergier : Honnêtement, non. Je n’ai rien qui me vient à l’esprit, pas d’anecdotes particulières.

Alex Willocquet : Déjà, c’est que tout se passe comme prévu. Ça, c’est une bonne nouvelle !

Laurence Vergier : Je touche du bois, mais pour l’instant, je n’ai pas eu d’anecdote précise à raconter.

Alex Willocquet : Ok, ça marche. Alors maintenant, ça, c’est des choses qu’on fait, mais rarement, je dirais, mais malgré tout, je trouve ça intéressant. Si on te proposait d’animer une soirée thématique. Quel thème tu choisirais pour ta soirée karaoké ?

Laurence Vergier : Les années 80.

Alex Willocquet : Ok. Et pourquoi ?

Laurence Vergier : Justement, rythme festif, beaucoup de musiques françaises, faciles, connues. En fait, c’est tellement connu et festif, que les années 80, c’est intemporel pour tout, que ce soit sur une soirée karaoké ou sur une soirée dansante.

Alex Willocquet : Oui, bien sûr. Non, mais c’est vrai qu’en plus, ça revient souvent, même sans mettre le thème, en fait. C’est presque une majorité, je trouve, des soirées. Ici, c’est années 80, c’est vrai, en France en tout cas. Ok, ça marche.

07’50 : Ce que devrait savoir un animateur débutant

Alex Willocquet : Maintenant, pour quelqu’un qui s’intéresserait à devenir animateur karaoké, d’après toi, quelles sont les trois qualités principales à avoir ?

Laurence Vergier : Savoir chanter un minimum. Pas forcément pour faire de la performance vocale, mais déjà savoir la tonalité et pouvoir aider les personnes qui chantent qui sont en difficulté, pouvoir les aider. Et surtout, quand il y a des duos, on te demande de compléter le duo parce que personne ne veut chanter avec la personne. Donc déjà, ça, c’est une des premières qualités. Deuxième qualité: ne pas être timide, aller vers les gens. C’est un peu la base de l’animation C’est ça, être avenant, aller vers les gens, en souriant. Si quelqu’un vient te demandait une musique Il ne faut pas faire: « Je lève les yeux au ciel, ça me gonfle, je n’ai pas envie ». Si, en fait, même si on n’a pas envie, on a envie et on est content de le faire !

Alex Willocquet : Oui, tu es au service des clients, clairement. Ok, ça marche. Maintenant, quand toi, tu t’es lancée en tant qu’animatrice karaoké, qu’est-ce que tu as rencontré comme défi ? Est-ce qu’il y a des choses auxquelles tu n’avais pas pensé, des difficultés auxquelles tu n’avais pas réfléchi particulièrement ? Pour quelqu’un, pareil, dans l’idée d’avertir, entre guillemets, quelqu’un qui voudrait se lancer, est-ce que tu vois un retour d’expérience à donner ?

Laurence Vergier : La qualité du matériel. La qualité du matériel, c’est-à-dire déjà des bons micros. On fait la différence entre un micro à 20 € en grande surface et des micros pro, et une bonne table de mixage pour pouvoir régler le son au mieux. C’est vraiment tout le côté technique. C’est plus le côté technique qui va être important.

Alex Willocquet : D’accord. C’est vrai que c’est des choses sur lesquelles on peut faire l’impasse, éventuellement, mais je pense que quelque part, on le paye assez rapidement.

Laurence Vergier : C’est ça.

Alex Willocquet: Ok, ça marche et alors, toujours un petit peu dans la même idée, mais là, pour quelqu’un qui se lance, c’est quoi pour toi la chose la plus importante à garder en tête lorsqu’on anime sa première soirée karaoké ?

Laurence Vergier: Honnêtement, je saurais pas trop te dire. Ça dépend aussi de la personne en fait. Il y a une différence d’animation entre un homme et une femme. Donc, on n’est pas perçu forcément pareil. Les femmes sont celles qui chantent le plus souvent dans les karaokés. On a quand même plus de 80 % de femmes qui vont chanter et 20 % d’hommes. Donc c’est peut-être plus facile pour elles de venir vers une femme. Donc voilà, en fait, il n’y a pas vraiment de codes, mais moi, la première chose que je fais, quand j’arrive, que je m’installe, c’est faire le tour de la salle, aller voir les gens, leur expliquer comment ça fonctionne, faire connaissance, entre guillemets, avec eux.

Alex Willocquet: Oui, briser un peu la glace quoi ! Je pense que quand on démarre, c’est peut-être pas spontané. Même si, tu l’as dit, il ne faut pas être trop timide, pour des personnes qui ont un peu de mal, je pense que c’est un bon conseil de garder en tête qu’il y a ce contact qui est important.

Laurence Vergier: Sur la première, c’est pas forcément qu’on est timide, mais c’est que justement, on a peur du retour qu’on va procurer et donc du coup on n’ose pas. On se dit que si on y va, ça peut être intrusif. Si on n’y va pas, ça fait la personne qui reste dans son coin et si tu restes dans ton coin, finalement tu n’es pas là pour animer… A ce moment là, n’importe qui peut le faire. Une application et puis les gens chantent et il y a pas vraiment besoin d’animateur derrière, en fait.

Alex Willocquet: Tout à fait ! C’est ce qui fait la différence en fait.

Laurence Vergier: Le but c’est de montrer qu’on anime sa soirée. Et donc, on est présent.

Alex Willocquet: Bien sûr. Tout à fait, oui, c’est ce qui fait la différence avec des systèmes comme les box, les trucs comme ça, qui marchent bien aussi. Mais oui, effectivement, je pense qu’en tant qu’animateur, il faut quelque part justifier un petit peu sa présence.

Laurence Vergier: Exactement.

12’04 : Comment gérer un chanteur un peu trop présent ?

Alex Willocquet: Ok, ça marche. Et alors maintenant, je suppose que ça t’est déjà arrivé, dans des soirées, tu peux avoir des personnes qui ont tendance à vouloir monopoliser un petit peu le micro. Grisées, peut-être, par le succès sur les chansons précédentes. Ou bien qui s’invitent un peu aussi sur les chansons d’autres chanteurs… Comment tu gères, toi, ce genre de situation où tu as des personnes qui sont un peu trop présentes?

Laurence Vergier: Bon, déjà, par rapport à l’application que j’utilise pour les karaokés, je vois les personnes qui s’inscrivent. S’il y en a qui mettent cinq, six, sept, huit, neuf chansons, eh bien je fais remonter des personnes qui viennent d’arriver pour pouvoir justement laisser la place aux autres. Quand on veut pas me rendre le micro, je le récupère gentiment, toujours. Bon après, sauf si vraiment on est parti dans un état festif où vraiment tout le monde se mêle, alors là, il n’y a pas quelqu’un qui monopolise. Honnêtement, ça arrive très rarement, à moins que ce soit quelqu’un qui soit un peu alcoolisé.

Alex Willocquet: Voilà, je pensais à ça, entre autres !

Laurence Vergier: Ça peut être une personne qui va être un peu alcoolisée et que, du coup, il faut canaliser. Et ça, c’est pas forcément à l’animateur de la canaliser, mais au propriétaire des lieux.

Alex Willocquet: Oui, ça c’est important ! Tu as raison de le préciser parce qu’il y a une part de responsabilité qui nous revient en tant qu’animateur, mais une partie où on peut pas se mettre à la place du propriétaire.

Laurence Vergier: Voilà. On est animateur, on n’est pas là non plus pour gérer la sécurité, entre guillemets. Je parle de sécurité, ça veut pas dire que la personne est violente ou autre, mais un peu trop… Lourdeau, on va dire ! Mais à ce moment là, je vois avec le patron et je lui dis : « Ecoute, ok, canalise ton client ». Parce que ce sont avant tout les clients du lieu et pas du karaoké.

13’55 : Les avantages des soirées karaoké pour les établissements

Alex Willocquet: C’est vrai ! Tu as raison, tout à fait. Oui, c’est un bon conseil. Ok, ça marche, merci. Alors justement, on parlait du patron du lieu, des établissements : pour toi, quels sont les avantages pour un établissement (bar, resto ou autre) d’organiser régulièrement des soirées karaoké ?

Laurence Vergier: Eh bien, il y a beaucoup de demandes, donc ça ramène du monde quand même. Ca peut varier sa clientèle. Parce que la clientèle karaoké, ce n’est pas forcément une clientèle qui va aller tous les jours dans un bar ou dans un restaurant. Ils viennent spécifiquement pour le karaoké. Et du coup ça permet de faire découvrir le lieu justement aux personnes qui font le karaoké, qui n’ont pas l’habitude de venir dans le bar ou dans le restaurant. Et du coup, cette clientèle là peut prendre la décision de ne pas forcément venir que pour les soirées karaoké, mais venir également quand il y a d’autres soirées. Donc ça permet de faire découvrir quand même le lieu aussi et de renouveler et d’amener une nouvelle clientèle en supplément.

Alex Willocquet: Ok, tout à fait, je suis d’accord, je pense que c’est un bon argument ça, clairement. Et alors après, justement je parlais de « régulièrement » : toi, est-ce que tu as une fréquence que tu recommandes ? Parce que c’est vrai que c’est pas toujours évident, quand on discute, quand quelqu’un nous sollicite pour faire des soirées karaoké, est-ce qu’on te demande ou bien est-ce que la personne te dit directement : « Moi c’est pour le faire toutes les semaines, tous les mois… ». Est-ce que tu as une fréquence que tu considères comme étant idéale, quelque part ?

Laurence Vergier: Non, je ne sais pas, il n’y a pas de fréquence en fait. Ça dépend toujours du lieu et des patrons et des soirées qu’ils organisent, en fonction. Moi généralement je le fais une fois par mois. Après, il y en a qui le font à la quinzaine, il y a pas vraiment de codes, en fait. Je pense que c’est en fonction du programme qu’établit l’établissement.

Alex Willocquet: A côté de ça ? Oui, d’accord, c’est l’intégrer globalement dans une offre complète.

Laurence Vergier: Des soirées karaoké, il y en a tellement, que justement, le faire toutes les semaines, c’est pas forcément judicieux parce que c’est trop répétitif pour les gens. Et je pense que les gens aiment changer de lieu et également d’animateurs, parce que chacun a sa manière d’animer un karaoké. Et puis des fois : « J’aime bien aller avec lui, j’aime bien le faire avec lui » et puis voilà. Donc du coup, une fois par mois, c’est bien parce que ça permet aux gens, ça leur donne libre choix de leurs soirées. Si les karaoké se font, par exemple, tous les jeudis, eh bien tel jeudi on va à un endroit, tel jeudi, à un autre endroit et voilà.

Alex Willocquet: Oui, oui, tout à fait.

Laurence Vergier: Parce que si on le fait vraiment tous les jeudis par exemple, eh bien tu vas te dire « oh ben c’est pas grave si j’y vais pas jeudi, j’irai jeudi prochain ». Donc du coup, les gens, ils n’ont plus l’attente de la soirée. Une fois par mois, tu te dis : « J’ai pas envie de louper le rendez-vous ». Parce que c’est qu’une fois par mois !

Alex Willocquet: C’est vrai. Je suis d’accord. Enfin, en tant que participant, c’est vrai que je fais cette différence là, c’est clair. D’accord. Alors, toujours si on reste au niveau des établissements, de temps en temps, on entend des patrons d’établissements dire : « Mais moi, je ne fais pas de karaoké parce que ma clientèle, c’est pas son truc, c’est pas le karaoké ». Est-ce que tu trouves, toi, qu’il y a vraiment une différence entre les villes, pourquoi pas ? Est-ce qu’il y a des villes où on aime bien chanter, des villes où on n’aime pas chanter ? Ou bien d’un établissement à l’autre ? Tu constates une telle différence, aussi marquée que ça ?

Laurence Vergier: En fait, je pense que les gens ne savent pas qu’ils aiment les karaokés. Parce qu’on va faire une soirée karaoké dans un bar où les gens qui viennent habituellement, ils viennent pour être dans le bar et puis boire un coup entre potes. Et puis finalement, quand il y a un karaoké, qu’ils entendent une, deux, trois personnes chanter, qu’ils voient que c’est rigolo, que le degré d’alcool festif est monté, du coup, ils se lancent. Donc finalement c’est pas que la clientèle ne le réclame pas. Si tu ne mets pas un bonbon devant les yeux d’un enfant, il en voudra pas.

Alex Willocquet: Oui, il va pas forcément spontanément te le demander.

Laurence Vergier: Il ne va pas forcément faire le caprice du moment. Par contre, s’il est sous ses yeux, eh bien au bout d’un moment il va se dire : « J’ai envie de le manger ». Donc c’est un peu pareil. Les bars ne proposent pas tous des planches ? C’est pas pour autant que les bars sont vides.

Alex Willocquet: C’est vrai.

Laurence Vergier: Mais le bar qui ne le fait pas, et qui, d’un coup, va le faire, eh bien forcément, il va en vendre parce que les gens vont dire : « Ah tiens, c’est cool, il y a des planches ! ».

Alex Willocquet: Oui, je suis d’accord. Et je pense que des fois effectivement, on part un petit peu sur des a priori et c’est peut-être dommage. En plus, comme tu le disais tout à l’heure, je pense qu’il faut pas négliger l’intérêt, pour un établissement, d’attirer aussi une nouvelle clientèle. Donc, se dire : « Soit ma clientèle, soit dans la ville, c’est pas le truc des gens », moi je trouve que c’est peut-être un peu dommage. Comme tu le disais, en plus, ça dépend du style d’animation. C’est à dire que tu as certaines personnes qui vont adhérer avec un animateur, moins avec d’autres. Donc c’est pas forcément non plus parce que tu as eu une première expérience qui n’a pas super marché, que les gens aiment pas chanter ou que c’est pas le truc de la ville. Enfin moi c’est mon point de vue…

Alex Willocquet: Ok, et toujours au niveau des établissements, quand quelqu’un, un patron, hésite à se lancer, est-ce que tu sais dire comment il peut évaluer l’impact ? Qu’est-ce qu’il peut attendre d’une soirée karaoké en termes de retombées ? Est-ce que tu as des patrons qui t’ont déjà partagé : « Effectivement, ça marche bien. On le refait parce que globalement, enfin voilà, j’ai eu telle rentrée… »

Laurence Vergier: Je travaille avec un établissement qui avait des difficultés sur un certain jour de semaine. Alors, on va être honnête, ça remplit pas le bar. Mais comme il me dit, « C’est toujours plus que ce que je fais d’habitude ». Donc il y a quand même une certaine retombée. On va dire que par exemple, ce bar habituellement le jeudi fermait à 22h. Et puis quand il y a karaoké, du coup les gens restent plus longtemps. Donc il y a toujours une dizaine de personnes. Des fois même, il n’y a peut-être que trois ou quatre chanteurs. Mais du coup, ces chanteurs-là, ils restent. Et puis du coup, les gens ils restent. Le bar reste ouvert plus longtemps et ça consomme un peu plus. Donc malgré tout, si on fait le prorata d’un jeudi sur un autre jeudi… Je ne suis pas dans les comptes, mais il me dit : « De toutes façons, c’est toujours mieux qu’un jeudi où je ne fais pas d’activité ».

Alex Willocquet: Oui, c’est logique. Il faut ça pour que, quelque part, il s’y retrouve et qu’il en réorganise. Mais je pense que tu as raison, en résumé, ça peut attirer comme on disait d’autres personnes, donc plus de monde. Et ce qui est important aussi, c’est ça peut faire rester les gens plus longtemps, les chanteurs comme ceux qui des fois ne chantent pas, mais écoutent finalement. Et donc on consomme davantage.

Laurence Vergier: C’est ce qui est rigolo dans un karaoké, c’est d’écouter les gens ! C’est des fois, entre guillemets, c’est pas se moquer mais c’est s’amuser et se dire ; « Ah ouais quand même, il y a pire que moi ! ». Donc du coup, comme il y a pire que moi, autant je vais chanter !

Alex Willocquet: Exactement. Et moi je leur dis souvent de toutes façons, c’est pas un concours de chant. Alors il y a des gens qui chantent très, très bien en karaoké. C’est agréable aussi d’avoir des performances vocales remarquables, mais pour moi, c’est pas l’objectif numéro un d’un karaoké ! L’objectif numéro un, c’est ce que tu disais, c’est le côté festif, c’est de s’amuser. C’est pas de se moquer, ça c’est clair. Mais par contre, c’est vrai que ça peut être sympa parce que tu en as qui se prennent pas au sérieux et ça peut effectivement faciliter. Après, il y a des gens qui vont se lancer parce qu’ils verront que finalement, la barre est peut-être pas aussi haute que ce que que ce qu’ils imaginaient.

21’37 : Le karaoké, c’est ringard ?

Alex Willocquet: Ok, donc très clair pour ça, merci. Si on parle maintenant un peu du karaoké, de son évolution, etc. Enfin, d’abord on va plutôt parler de son image actuelle ! Souvent moi, ce que j’entends c’est : « Ouais le karaoké c’est ringard, ça marchait, mais ça marche plus ! », etc. Ton point de vue par rapport à ça, c’est quoi ?

Laurence Vergier: Je pense que c’est intemporel. Intemporel parce que les gens ont changé. Et puis en plus maintenant, on a le côté technique aussi qui a évolué et donc c’est quand même plus simple de le faire. Donc non, je ne pense pas que ça reste ringard en fait. Il y aura toujours des gens qui aimeront chanter. Alors à ce moment là, les bodegas c’est ringard parce que ça fait très longtemps que ça existe ? Les bals, ça fait très longtemps que ça existe. Les fêtes votives, ça fait très longtemps que ça existe. A ce moment là, si on regarde tout dans le temps, tout devient ringard, alors ?

Alex Willocquet: Oui, je suis d’accord. C’est une bonne remarque.

Laurence Vergier: Tout à l’heure, je parlais des années 80. Et les années 80, finalement, c’est pas ringard. Et tout le monde demande les années 80 ! Donc non, je ne pense pas que ça se ringardise, je pense pas que ça devienne « relou ». Non parce que, justement, au contraire, ça touche tous les âges, des grands-parents aux petits-enfants. Et c’est ça qui est bien, parce qu’il y a un partage aussi, générationnel.

Alex Willocquet: Je suis d’accord, c’est important ce que tu dis.

Laurence Vergier: Quand il y a des personnes plus âgées qui viennent et qui chantent des chansons qu’on ne connaît pas forcément et qui le partage avec quelqu’un de leur famille… Moi je ne vois pas ça comme ça, en tout cas.

Alex Willocquet: Ok ! Je suis d’accord. Moi non plus, mais bon, comme on a des fois la remarque, ça m’intéressait d’avoir ton point de vue. Et alors tu parlais justement du côté évolution. C’est un côté intemporel, mais il y a quand même des évolutions qui arrivent dans le karaoké. Toi, comment tu vois l’évolution du karaoké ? Parce que, tu l’as évoqué tout à l’heure, il y a eu des évolutions technologiques, déjà, qui peuvent être intéressantes. Tu parlais de l’application que tu utilises, par exemple. Tu peux peut-être en dire deux mots parce que c’est vrai que c’est intéressant, ça permet de demander ses chansons, de les programmer avec son smartphone, c’est ça ?

Laurence Vergier: C’est ça. Il y a plusieurs façons de faire, il y a plusieurs applications. Moi, personnellement, je travaille avec Karafun parce que c’est l’application qui est la plus actuelle. C’est à dire qu’ils se mettent à jour en permanence des derniers morceaux sortis. La dernière fois : un morceau de Lara Fabian qui venait de sortir, j’avais dû l’entendre peut-être une fois à la radio. Quand la personne l’a chanté, je me suis dit « Mince, je la connais pas celle là ! » et elle l’avait trouvée quand même ! Donc, ce qu’il y a de bien, c’est que le catalogue, il est très, très, très actualisé. On retrouve tous les morceaux récents. On trouve aussi les morceaux version concert. Donc, c’est rigolo parce que, justement tu me parlais d’anecdotes, la dernière fois une chanson de Johnny Hallyday, Bercy 1987. Et du coup, les deux qui se sont mis à chanter, moi j’ai monté le truc : « On est à Bercy ce soir ! ». On jouait vraiment le côté concert du truc !

Alex Willocquet: Ouais d’accord, se plonger dedans !

Laurence Vergier: Voilà. Tu peux trouver diverses versions, tu peux trouver des versions acoustiques, tu peux trouver pour ceux qui sont habitués à chanter sur de la guitare sèche ou quoi que ce soit. Donc tu as toutes les versions acoustiques, les versions lyriques, il y a plein de versions différentes de chaque morceau et donc du coup c’est bien. C’est ce qui permet, justement, le côté moins ringard du karaoké.

Alex Willocquet: D’accord ! Oui, c’est pour ça, je pense que c’est un bon complément à ce que tu disais avant, parce que, à la fois c’est intemporel (on continue à demander des chansons qui ont 20, 30, 40 ans), mais en même temps il y a quand même des apports technologiques qui sont à tester. Tout n’est pas toujours bon à prendre, mais je pense que c’est bien de tester les différentes possibilités. Et moi je pense que c’est quelque chose qui se renouvelle aussi de ce point de vue là, et c’est bien aussi.

Laurence Vergier: C’est ça.

25’29 : Le mot de la fin

Alex Willocquet: Ok, on va arriver à la fin de cette interview. Est-ce que tu vois une question que tu penses utile de rajouter, que je ne t’ai pas posée ? Tu te dis : « Tiens, ça pourrait être intéressant de poser cette question à d’autres animateurs Karaoké » ?

Laurence Vergier: Hum… Là, je vois pas !

Alex Willocquet: OK, tu n’es pas obligée ! C’est que c’est déjà complet, c’est parfait ! Ok, ça marche, pas de soucis. Et alors, une dernière question : on se projette un peu. Si tu devais avoir un jour une star qui fasse une apparition (si ça ne t’est pas encore arrivé, mais je pense que tu me l’aurais donné comme comme anecdote !). Si tu devais avoir une star qui apparaisse dans un de tes karaokés, tu aimerais que ce soit qui ?

Laurence Vergier: Une star dans mon karaoké? Bon, il y en a plusieurs, il y a plusieurs artistes français. J’ai quand même eu la chance, alors c’est pas forcément une « star », mais vers chez vous là bas, elle est un peu connue : j’ai quand même eu la chance de chanter avec Bengous. De faire un mini concert avec lui, j’étais là en tant que DJ. Mais ça c’était top ! C’était une très belle rencontre. Après, en vedette, vraiment, je verrais plutôt un style Marc Lavoine, Patrick Fiori.

Alex Willocquet: D’accord, ok. Ca marche. Eh bien écoute, super! On est arrivé au bout de cette interview. Merci beaucoup, encore une fois, d’avoir participé. Simplement, peut-être, nous dire où est-ce qu’on peut te suivre et assister à tes prochaines soirées. Tes animations karaoké, elles se situent où les prochaines, dans les prochains mois ?

Laurence Vergier: Je suis sur le Pontet, à côté d’Avignon, au Beers, à la fin du mois et début juin, V&B Martigues. Voilà. Et après, pour suivre mes soirées c’est Lauver Events.

Alex Willocquet: Je mettrai le lien en description sous la vidéo.

Laurence Vergier: Voilà. Facebook et Insta. Et comme ça, il y a tout mon programme qui diffuse sur toutes les soirées et événements que je fais.

Alex Willocquet: Ok, eh bien c’est super ! Comme ça, c’est complet. Eh bien Laurence, merci encore pour ta participation. Je te souhaite une bonne continuation, beaucoup de succès dans tes prochaines soirées et puis à bientôt, de toutes façons, on va se croiser prochainement.

Laurence Vergier: Merci à toi pour cette invitation, c’était très sympa de participer en tous cas !

Alex Willocquet: Je t’en prie, avec plaisir.

Laurence Vergier: Et oui, bien sûr, on se retrouve sûrement très bientôt sur un événement !

Alex Willocquet: Merci. Bonne fin de journée.

Laurence Vergier: À toi aussi. Au revoir.

27’53 : Sois l’invité de la prochaine interview « Karaoké Révélations » !

Alex Willocquet: Voilà, cet entretien est maintenant terminé. J’espère qu’il vous a intéressé. J’espère même qu’il vous a inspiré. Et alors, si vous êtes vous-même animateur karaoké, je vous propose de me contacter pour que nous puissions étudier ensemble la possibilité d’organiser un entretien équivalent. Pour qu’à votre tour, vous puissiez transmettre vos connaissances, votre expérience à des personnes qui envisagent de se lancer dans l’animation karaoké. L’idée, c’est de leur éviter vos erreurs, c’est également de leur faire gagner du temps et, au final, c’est surtout d’augmenter considérablement leurs chances de réussir professionnellement dans l’animation karaoké. Je vous remercie d’avoir écouté cette vidéo jusqu’ici et je vous souhaite une excellente journée.

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